On ne lâche rien
En tous cas Bertrand prend chaque jour un peu mieux la mesure du potentiel de son bateau. Ce sont maintenant des moyennes journalières de 17 nœuds qu’aligne Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets, preuve que l’homme et sa machine font de plus en plus corps. Aujourd’hui
Bertrand a passé la longitude de Sainte-Marine, juste histoire de lancer un petit message en ligne droite à travers l’écorce terrestre. Dans le petit port qui borde l’Odet, certains ont cru
sentir une vibration soudaine sous leurs pieds, comme quoi !
Il nous a envoyé hier quelques mots:
Le premier cap s'appelle le cap de Bonne-Espérance. J'arrive là assez content de pouvoir revoir 16 ans après, avec les
même yeux, mais 16 ans plus tard. Je serai donc apte à vous dire comment je vais apprécier l'Océan Indien. Je sais déjà que tous les jours ne seront pas faciles, mais qu'il y aura ce que l'on
vient chercher : un peu de plaisir, un peu d’extrême, de solitude, de grisement, de belle glisse, de vie en solitaire.
Je ne l'attendais pas forcément avec une impatience débordante mais je vais le vivre jour après jour, et essayer d'en
profiter au mieux .
Le fait de s'aventurer dans des coins comme ici en solo c'est forcément des petits moments de crainte aussi. On y va
pour 30 jours, le froid les tempêtes, les joies les rigolades, les peurs, les délires, tout et je ne sais quoi ...
Je serais apte à vous raconter dans les détails en remontant l'Atlantique, en me disant "oui c'était bien" ou "c'était
dur", ou "j'y retournerai"...
J'y suis, j'en profite! Je suis prudent et j'aime naviguer, voir aussi si je suis tout simplement capable de réussir à
faire un Vendée Globe, à faire faire le tour en solo à un bato avec son capitaine .
C'est pas facile d'écrire : rafales 40Nds et qqs belles vagues ..
bises bdb
Joint par téléphone ce matin, il n'avait plus que 20 Nds de vent, la mer s'était calmée et Bertrand piaffait d'impatience à l'idée de retrouver des conditions dignes des 40èmes!
Interrogé sur ses loisirs, il nous a confié qu'à part une revue de Football, il n'avait absolument pas eu le temps de se poser pour lire ou écouter de la musique. C'est une grosse évolution par
rapport à l'édition de 1996 : entre les manœuvres pour exploiter au maximum le potentiel de son bateau, l'analyse tactique/météo et les communications avec la terre et ses concurrents directs, il
lui reste extrêmement peu de temps disponible. Plus question de cuisiner pour améliorer ses repas, et il consacre les moindres instants de répit à dormir. Une stratégie payante, car il est
actuellement en grande forme.
Il ne connaît pas encore son bateau à 100%, mais nous dit que "petit à petit, l'oiseau fait son
nid".
Retransmis par phildemer au fil de l'eau !